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MEOPA or not MEOPA ?

Zatte is the question !

Je viens de me rendre compte que MEOPA n’est pas une marque mais l’abréviation de Mélange Equimolaire  d’Oxigène et de Protoxide d’Azote. Je vais donc pouvoir utiliser ce mot sans faire de placement de produit !! 

On a tous eu dans notre service, la collègue nouvellement enceinte (mais qui ne veut pas encore l’avouer) et qui trouve des combines pour échapper a l’administration du fameux gaz. Du fait, elle est grillée !!!! En effet, de nombreuses sources disent le protoxyde d’azote médical tératogène pour le foetus.

Et pourtant, d’autres collègues ne craignent pas le MEOPA et ses effets indésirables. Pour elles, les risques pour la femme enceinte sont de fausses rumeurs. Alors qu’en est-il ? 

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Reprenons les bases pour les non-soignants: le MEOPA est un gaz qui est inhalé au masque par les patients pendant un soin douloureux. Il crée un état d’euphorie et de zénitude lors de l’administration et jusqu’à 15 minutes après. Il est utilisé pour des soins courts tels que sutures, soins dentaires, plâtres, perfusion, pansements… et surtout en pédiatrie. Attention, ce n’est pas de l’anesthésie générale ! 

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Il est cependant contre indiqué pour de nombreux patients: les enfants de moins de deux ans, les traumatismes crâniens, pneumothorax, otite… du coup, forcément, les futures mamans s’interrogent. C’est dangereux ou pas ?

J’ai passé une petite heure a fourfouiller sur internet et pour démêler ces informations souvent contradictoires. Et je suis toujours aussi perdue.  De nombreux sites ‘’de confiance’’ comme la HAS, l’INRS ou ceux de CHUs arrivent à se contredire. A croire que le débat nous tend les bras !

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Qu’est-ce que j’en pense ? 

Après mes explorations du soir, j’ai compris que le protoxyde d’azote médical s’accumule très peu dans l’organisme car il est rapidement expiré par les poumons. Du fait, ponctuellement, les effets indésirables et les risques sont minimes. D’ou les convergences d’opinions quand aux contre indications pour les patients. D’ailleurs, il est à noter qu’il est fréquemment utilisé en salle de naissance ! 

Mais qu’en est-il des professionnels de santé qui en respirent plusieurs fois par jour ? Eh bien il faut prendre en compte plusieurs indicateurs pour tirer une conclusion. -Déjà, il faut évaluer la fréquence d’administration. En moyenne, un service de bloc utilise deux fois plus de gaz que les urgences et cinq fois plus qu’en hôpital de jour.

-Entre alors un deuxième indicateur important: la ventilation du service. Le MEOPA peut s’accumuler et rester dans une pièce si celle ci est mal aérée. Du fait, après plusieurs administrations, la quantité du gaz dans l’air respiré peut devenir conséquente. Et là ou se trouve le risque, c’est qu’il est respiré constamment par le personnel pendant la journée de travail. Ca frôle le droguage chronique ! Du coup, pour les plus ‘’flippés’’ du net, ils conseillent aux femmes enceinte de n’entrer dans la pièce qu’après 15 minutes d’aération. Mais là, pour bosser, ça devient compliqué…

Alors y’a quand même des scientifiques qui se sont penchés sur des études de terrain. Certaines sondages montrent que les femmes soignantes (et enceinte) exposées aux gaz risquaient davantage un avortement prématuré. Mais là encore cette étude est discutée par d’autres en vue de tous les autres ‘’risques’’ que prennent ces futures maman dans l’exercice de leur métier: travailler debout, sous pression, porter et manipuler des patients lourds, courir dans tous les sens, manquer de sommeil,… est-ce vraiment le MEOPA qui est en cause ?

Héhé suspens !!!!

Je ne vous répondrai pas !! 

Je ne sais pas !! 

Toujours est-il… si j’étais enceinte (moi personnellement égoïstement) qu’est ce que je ferais ? Bon déjà, je ne le suis pas donc peut être que mon raisonnement aura changé quand j’aurai un petit haricot dans le bidou. 

Si j’étais encore aux urgences, à administrer du gaz plusieurs fois par jour, bien sur que je ferai tout pour y échapper (Et tant mieux car la pédiatrie ça n’a jamais été ma grande passion) !! Maintenant que je suis en soins externes et qu’on utilise le gaz une fois par siècle, je ne pense pas faire courir de risque à mon bébé en restant avec le patient pendant l’administration. Mais encore, je ne suis pas (encore) concernée donc c’est un avis très subjectif. J’espère que d’ici là, la réponse vraie de la réalité aura été apportée. 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

J’en profite pour faire un p’tit bisou à mes collègues au bidou-rond !

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Sources: 

RTS: http://www.rst-sante-travail.fr/rst/dms/dmt/ArticleDMT/MiseAuPoint/TI-RST-TP-26/tp26.pdf

DIS: http://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/Protoxyde-d-azote#.XDOzyRrfufA

Service public: https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A12851

CHU genève: Hug-ge.ch

HAS: has-sante.fr

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